Le droit des hommes de nous violer
Par Solveig Halloin

 

LES SUFFRAGETTES N’AVAIENT PAS LE DROIT DE VOTE, ELLES N’AVAIENT PAS NON PLUS 450 MILLIONS DE FILMS PORNOGRAPHIQUES AU BOUT D’UN CLIC

Femmes, nous nous sommes fait piéger.

Pendant que le combat pour nos droits avance et que le chantier de leurs applications piétine, le droit des hommes de nous tuer avance également.
Le droit des hommes d’acheter notre viol par la prostitution.
Le droit des hommes de jouir du spectacle de nos viols,de nos tortures par la pornographie.
Le droit des hommes de nous désenfanter par l’achat de notre bébé.
Le droit des hommes de nous voiler.
Nous devons nous battre aujourd’hui pour l’ABOLITION de ces droits des hommes. Parce que les nouveaux droits des hommes sont liberticides pour les femmes.
Ce n’est pas parce que nos luttes passent par des INTERDICTIONS de prérogatives masculines que la lutte est moins légitime. Quand sont en place le droit à la pédophilie via le mariage des petites filles, le droit au double viol des femmes et des animaux via la zoophilie, le droit d’exciser les petites filles, le droit de tuer via la lapidation des femmes adultères, il s’agit bien de supprimer ces droits pour faire évoluer la condition des femmes. La revendication d’un droit paraît plus juste, il ne l’est pas moins pourtant que de vouloir abolir un droit inique.
Les suffragettes d’aujourd’hui s’appellent les abolitionnistes parce que le libéralisme patriarcal a érigé des libertés qui sont en fait des crimes et des abus sur les femmes. La pornographie est légale au yeux de la loi masculine.
La pornographie est intrinsèquement un fascisme sexuel d’extermination des femmes :
Nos corps y sont systématiquement morcelés en viande.
Notre chair meurtrie.
Notre génitalité instrumentalisée dans un rapport de domination où la caméra est le bourreau qui violente nos orifices violés.
Le film de nos tortures sexuelles se nourrit inéluctablement de surenchères qui mènent inéluctablement à notre mise à mort sadique et cannibale. L’argent des hommes passe par l’embrochement de nos corps.
Le droit des hommes à la production porno cache notre non droit à la liberté sexuelle, le droit des hommes à la consommation porno cache notre calvaire sexuel. L’oppression patriarcale et son nouveau visage libertaire -tortionnaire nous vend la shoah intime des femmes comme une libération.
Si nous laissons LEURS droits continuer de nous violer légalement en ligne, cela fait discours apologiste du viol, propagande misogyne planétaire.
Voilées, violées, volées : les violences masculines sont infinies.

Femmes, les violences pornographiques sont impensables et pourtant elles régissent le monde en ce moment.

Femmes, il ne s’agit plus de tendre vers des droits qui nous situeraient dans une égalité juridique. Il s’agit d’obtenir moins de droit pour les hommes qu’ils-de facto- activent contre nous.
Ce n’est donc pas tant la liberté, l’égalité ou encore moins la fraternité qu’il faut brandir s’agissant du porno,mais la justice pour nos territoires corporels expatriés.
Le privilège des hommes à coloniser le corps des femmes doit être ABOLI.
(22 décembre 2015)